Quoi de neuf à l’Espace Art Gallery ?
Malgré des signaux d’alerte, la deuxième vague est là et frappe le secteur culturel qui a lourdement été impacté par le coronavirus. Une tragédie pour les exploitants de salles, de galeries et de commerces d’art. Après quelques mois d’accalmie et une série de mesures ultravigilantes, ils ont a nouveau été contraints de descendre le volet et de fermer les guichets. Espace Art Gallery n’a pas échappé à cette décision et, après son salon d’été et ses expositions de septembre et d’octobre qui ont accueilli Serge Tenèze, Marc Vioullès, Pauline Bailly, Omer Amblas, Gilles Beyer de Ryke, Dominique Lemoine et Monique Senah, a été invité à revoir son agenda des prochains mois. Naturellement, les exposants de novembre ont été déplacés à une date ultérieure, sans être néanmoins certains de se manifester rapidement. Quant aux artistes de décembre, il en a été de même, avec un énorme point d’interrogation qui plane sur tous les visages. Les spécialistes de la santé le répètent haut et fort : actuellement, personne n’est en mesure de prévoir ce qu’il adviendra dans les semaines à venir…
Confiné dans sa galerie, Jerry Delfosse, fondateur et patron d’EAG, nous a fait savoir qu’il compte mettre ce temps de fermeture contrainte et contrariante à profit pour finaliser les recueils artistiques qui résument ses activités. Depuis début 2012, il s’est engagé à publier un ouvrage annuel, afin de présenter une douzaine de plasticiens qui lui ont fait l’honneur d’accrocher ou de déposer leurs travaux chez lui. Concrètement, lors de chaque exposition, un critique d’art, François Speranza, fait le tour de la galerie et, en fonction d’un coup de cœur, s’arrête pour interroger l’un des créateurs présents dans le but d’analyser et de présenter ses œuvres. Sur un calepin rigide, il multiplie les notes, ajoute des impressions, jongle avec les avis puis, de retour chez lui, livre ses doigts au clavier d’un ordinateur pour accoucher d’un texte mesuré, équilibré et finalement fort fidèle à ce qui peut être découvert de visu. Lorsque son rédactionnel est achevé, il l’imprime et le dépose dans un tiroir pour le relire à six ou sept reprises, afin de veiller à ce que l’unité de ton soit cohérente, à ce que la musicalité soit parfaite et à ce que les expressions soient idoines. Pour lui, il ne suffit pas de poser l’ambiance de la soirée de vernissage, mais de se référer au passé, en cherchant toujours un lien avec un maître ou un mouvement qui a traversé l’histoire. Même si on est parfois surpris par certaines corrélations, on reste ébahi par la qualité de son écriture. Afin de parfaire l’ensemble, le galeriste lui transmet des photographies prises alors que les peintures garnissent les murs ou que les sculptures reposent sur un socle ou à même le sol. En attendant d’être éditées, ces critiques sont déposées en ligne sur le réseau « Arts et Lettres » de Robert Paul : https://artsrtlettres.ning.com/ Étape suivante : mise en forme et en page réalisée par Jerry Delfosse, relecture et vérification des coquilles éventuelles car, aussi exceptionnel que cela puisse être, il peut arriver un problème dans un nom ou dans un titre. Lorsque la somme de ce travail est réalisée, passage chez l’imprimeur afin de sortir l’année suivante un cahier A4 de l’épaisseur d’un pouce, couché sur papier glacé, en couleur et illustré de multiples clichés pour proposer un résumé subjectif du meilleur de ce qui a été montré au public dans la galerie sise rue de Laeken. Inutile bien sûr d’interroger le responsable du lieu sur la production 2020. On anticipe sa réponse : le tome de l’année corona sera naturellement soumis à une cure d’amaigrissement, avec seulement trois ou quatre artistes mis en vedette. En haussant légèrement les épaules, il pourrait même préciser : Ce n’est la faute à personne puisque, au lieu de travailler, on se lavait les mains ! Pour les lecteurs qui pourraient être intéressés, les volumes 1 à 6 sont toujours en vente au prix de 25 euros. Quant aux tomes 7, 8 et 9 ils seront disponibles mi-2021 si tout va bien ? Plus de renseignements sur le site :
https://www.espaceartgallery.eu/
Article rédigé par le journaliste Daniel Bastié de Bruxelles Culture pour Brussels Diffusion ASBL.